Depuis la création du Compte Personnel de Formation en 2015, les mutations du Compte Personnel de Formation, ont été multiples. D’un système d’heures financées par les OPCO (OPCA à l’époque), c’est un système en euros financé par France Compétences que nous vivons aujourd’hui.
Nous vous proposons ici un constat de la situation actuelle permettant de mieux visualiser l’avenir du CPF.
Un financement fragilisé qui peut mettre en péril le développement
Aujourd’hui, c’est France Compétences qui est en charge du financement du CPF.
Cette institution accuse un déficit de 3.4 Milliards d’euros à fin 2021 et une prévision tout au moins équivalente pour 2022.
Ces résultats s’expliquent notamment par les aides proposées pour l’apprentissage, mais également par une mobilisation record du CPF. Concrètement, en un peu plus de 2 ans, c’est 6 Milliards d’euros d’achats de formation via ce dispositif.
Un succès inattendu qui pose aujourd’hui des problèmes.
En effet, avec 38 millions d’utilisateurs qui conservent en moyenne 1 400 euros sur leur CPF, la plateforme à 53 milliards d’euros épargnés.
On peut donc imaginer que si la demande continue de croître comme ces 3 dernières années, le risque d’explosion financier de France Compétences est réel.
Une réforme serait d’ailleurs déjà en cours pour revoir les conditions de financements et limiter ainsi les pertes…
Un bilan très positif des utilisateurs qui invite à pérenniser le dispositif
Le CPF est devenu incontournable dans le milieu de la formation. C’est un véritable outil de gestion de carrière.
Le lancement de l’application « Mon Compte Formation » fin 2019, a renforcé encore ce sentiment avec une possibilité de visualiser, toutes les certifications auxquelles chaque bénéficiaire à accès.
Pour l’année 2021, plus de 2 millions de dossiers ont été financés, contre 517.000 en 2019 et 984.000 en 2020.
Un succès qui a contribué aux évolutions et changements de carrière de nombreux formés, encore plus dans la période de remise en question amenée par le COVID-19.
On peut donc espérer que, même si les conditions de financement ne sont pas optimum, des solutions seront trouvées pour pérenniser durablement ce dispositif.
Vers un CPF Européen
60% de formés annuellement à l’horizon 2030.
C’est l’objectif décidé, du conseil des ministres des 27 États membres de l’UE, ayant eu lieu le 16 Juin dernier.
Un objectif ambitieux, qui pourrait être largement aidé par l’expérience française.
En effet, le Compte Personnel de Formation, en vigueur en France depuis 2015, correspondrait parfaitement aux attentes des différents pays. Même si une adaptation nationale serait nécessaire.
Cette « européanisation » du dispositif permettrait également de voir ses droits être transférables en cas d’évolution de carrière dans un autre pays de l’UE.
Autre miracle, en visant une dimension européenne, le dispositif pourrait être financé en partie par les Fonds Européen et résoudre les problématiques de financement connus en France…
Pour résumer, même si le dispositif est aujourd’hui fragilisé financièrement, le succès de son approche individuelle de la formation, amènera des adaptations, qui assureront sans aucun doute sa survie.